Transmission
L’infection par HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde. La majorité des patients est infectée au moment des premiers rapports sexuels. Si une partie des patients éliminent le virus spontanément, dans d’autres le virus persiste à l’état quiescent dans l’épiderme. Dans ce cas suite à une réactivation virale spontanée ou suite à une immunodépression, il y aura la réapparition des lésions à HPV. Les délais d’incubation des condylomes peut varier entre trois semaines et plusieurs années.
La transmission du virus est très facile ne nécessitant même pas de la pénétration. Que les caresses intimes peuvent transmettre l’infection.
Au niveau anale les condylomes peuvent être localisés sur la région périanale mais aussi à l’intérieure du canal anale (condylomes intracanalairs). Pour cette raison l’anuscopie doit être réalisée en systématique lors de la découverte des lésions de la marge anale et lors du dépistage des patients à risque (patients VIH et patients ayant des condylomes génitaux en générale).
Le virus
Il existe plusieurs types de Human Papilloma Virus (HPV). Les types 16, 18, 45 et 46 sont rares mais à haut risque oncogène. Cela signifie que le virus une fois rentré dans l’épiderme (la peau) peut transformer les cellules et aboutir à une dysplasie (cellules anormales) jusqu’au cancer de l’anus (carcinome épidermoïde). Dont l’importance de rechercher les lésions à HPV, les reconnaitre, les traiter et les prévenir.
Les facteurs de risques qui peuvent favoriser le développement du cancer de l’anus sont l’homosexualité masculine, la multiplicité des partenaires sexuels, les rapports anaux et le tabac.
Dépistage
Le dépistage est réalisé grâce à l’examen proctologique et à l’anuscopie standard. Une fois que le diagnostic est fait il est important de rechercher les infections sexuellement transmissibles associées (bilan de IST) et de dépister les partenaires.
Traitement
Le traitement ne peut pas viser l’éradication virale qui est illusoire mais plutôt la disparition des lésions visibles. L’éradication des condylomes est possible mais seulement grâce à une destruction et surtout une surveillance méticuleuse.
Les traitements possibles sont basés sur l’utilisation du bistouri électrique, du laser, de l’azote liquide ou d’une crème spécifique immunomodulatrice. Il n’y a pas de traitement plus efficace des autres mais le choix dépende de la taille et de la localisation des lésions.
Cryotherapie
Il s’agit d’un traitement réalisé par application d’azote liquide au niveau des lésions qui doivent être externes et de petite taille.
Complications possibles : douleurs et ulcérations.
C’est le traitement de choix des dermatologues.
Bistouri Electrique
Il s’agit d’une technique qui permets le traitement des lésions externes ainsi que des lésions intracanalaires (internes) ; pour cette raison c’est le traitement de choix des proctologues.
Le taux de réussite est de 80-90%.
Le fait de réaliser le traitement sous anesthésie locale ou générale dépends de l’extension des lésions.
Complications possibles : douleurs, saignement modéré et cicatrices rétractiles.
Laser CO2
Il s’agit d’une technique qui permets le traitement des lésions externes avec des résultats esthétiques satisfaisants.
Le taux de réussite et 80-90%.
Complications possibles : douleurs et cicatrices rétractiles.
Imiquimod
Il s’agit d’un traitement immunomodulateur qui donc stimule la réponse immunitaire citotoxique qui se manifeste avec une inflammation de la peau (brulure, ulcérations, érosions).
Le traitement doit être continuer au moins pour 2 mois pour en voir l’efficacité. La durée maximale du traitement est de 16 semaines.
L’Imiquimod est le traitement des lésions externes planes de petite taille.
Le taux de réussite est de 45-67%.
Le taux de récidive est d’environs 30% (60% pour les patients HIV positifs). De fois plusieurs interventions sont nécessaires pour arriver à une éradication complète des lésions. Il est donc logique qu’un suivi régulier soit indispensable.
Vaccination anti HPV
L’importance de la vaccination est évidement liée au risque oncogène de l’HPV (risque de développer le cancer du col de l’utérus et de l’anus).
Il s’agit d’un vaccin prophylactique qui est recommandé aux filles et aux garçons entre 11 et 14 ans avant le début de la vie sexuelle. En fait le vaccin n’est pas efficace si le patient est déjà venu en contact avec le HPV.