Le kyste pilonidal ou sinus pilonidal, improprement appelé kyste sacro-coccygien (KSC), est une pathologie fréquente du sillon interfessier touchant préférentiellement les sujets jeunes. Bénin, il peut toutefois avoir un retentissement important sur la qualité de vie.
Qu’est-ce que le kyste pilonidal ?
Le kyste pilonidal est lié à la pénétration de poils sous la peau du sillon interfessier, qui va déclencher une réaction inflammatoire avec la formation d’un granulome puis d’un kyste.

Ce kyste peut rester « invisible » sous la peau ou communiquer avec la peau du sillon interfessier par des conduits (trajets fistuleux) s’ouvrant par de petits orifices au niveau sillon interfessier ou des fesses. Il peut s’enflammer et s’infecter. La survenue d’une infection et la fréquence de ces épisodes est imprévisible.
Les facteurs favorisants sont le tabac, le surpoids et l’obésité, la position assise prolongée avec des frottements répétés, les défauts d’hygiène, la présence d’une fossette congénitale correspondant à un défaut de fermeture de la peau au niveau du sillon interfessier facilitant la pénétration des poils sous la peau.
Quels sont les symptômes ?
Le kyste pilonidal peut se manifester par des poussées inflammatoires récurrentes avec des douleurs cédant spontanément ou après l’évacuation de pus. Il peut également aboutir à la formation d’un abcès ou entrainer un suintement chronique, à l’origine de démangeaisons, d’une irritation cutanée locale et d’odeurs désagréables.
Comment fait-on le diagnostic ?
Le diagnostic est clinique. Dans de rares situations, une imagerie par IRM peut s’avérer nécessaire.
Comment le traite-t-on ?
La découverte fortuite de petits pertuis ou orifices cutanés d’un kyste chez un patient asymptomatique ne nécessite pas de traitement.
En phase aiguë, en cas d’inflammation locale ou d’abcès débutant, un traitement médical avec application d’antiseptiques locaux type Hexomedine et antibiothérapie orale à large spectre (Amoxicilline + acide clavulanique) peut permettre de résoudre l’épisode.
En cas d’abcès constitué, le traitement est chirurgical en urgence et consiste en une incision (mise à plat) de l’abcès. Cette intervention ne traitera pas le kyste en lui-même mais l’abcès pour soulager le patient. Elle se déroule au bloc opératoire sous anesthésie générale brève dans le cadre de la chirurgie ambulatoire.
Après cette intervention, des soins infirmiers de pansement sont nécessaires quotidiennement pour laver la plaie et y mettre une « mèche » qui est une compresse absorbante et cicatrisante. Cette cicatrisation dure en moyenne 2 à 4 semaines.
En dehors de ces phases aiguës, l’histoire évolutive est émaillée de phases quiescentes asymptomatiques et de phases de suintements chroniques voire de saignement. Le traitement est alors chirurgical.
L’arrêt total du tabac est fortement recommandé. Le tabac est en effet un facteur de risque majeur de surinfection du kyste pilonidal, de trouble de la cicatrisation et de récidive du kyste. Des solutions existent pour vous accompagner dans cette démarche. Demandez conseil à votre médecin traitant, à un médecin tabacologue ou consultez le site https://www.tabac-info-service.fr
Quelles sont les techniques chirurgicales disponibles ?
L’exérèse complète du kyste pilonidal
Il s’agit du traitement historique qui consiste en une exérèse radicale complète du kyste pilonidal et de ses éventuels trajets fistuleux d’extension. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale ou rachi-anesthésie dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire.
La plaie est laissée ouverte c’est-à-dire qu’elle n’est pas refermée afin d’obtenir une cicatrisation de bonne qualité réduisant le risque de récidive à terme.
Cette cicatrisation est lente (en moyenne 2 à 3 mois) et se fait de la profondeur vers la surface et des bords vers le centre. Il s’agit d’une cicatrisation dirigée à l’aide de pansements infirmiers quotidiens avec des méchages.
Une non-cicatrisation peut se produire dans certaines circonstances (obésité, tabagisme actif, interventions multiples) et nécessiter de nouvelles interventions.
Enfin, malgré un traitement chirurgical optimal, un kyste pilonidal peut récidiver dans environ 3-5% des cas. Ce risque peut être limité par une surveillance méticuleuse de la phase de cicatrisation dirigée post-opératoire.
Le traitement mini-invasif par LASER
Le traitement par laser est une alternative innovante mini-invasive qui consiste à nettoyer le kyste, à retirer les poils et les débris à l’aide d’une curette et à détruire le kyste de l’intérieur en le brulant à l’aide d’une fibre laser.
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale ou rachi-anesthésie dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire.
La récidive est évaluée entre 10 à 20% des cas. Dans cette situation, un nouveau traitement par laser peut être réalisé ou une exérèse radicale.
Comment se déroule le retour à domicile ?
- Après exérèse radicale du kyste pilonidal, la phase de cicatrisation dirigée, déterminante dans la réussite du traitement, se passe à domicile. Afin d’optimiser la qualité des soins, nous travaillons avec un prestataire spécialisé dans la prise en charge de la cicatrisation des plaies post-opératoires.
L’infirmière coordinatrice organise la mise en place des soins à domicile (livraison du matériel nécessaire pour les pansements, mise en relation avec les infirmiers libéraux qui assureront les soins) et assure le suivi de la cicatrisation.
Cette organisation permet d’être réactif en cas de trouble de la cicatrisation pour adapter le protocole. Par exemple, en cas de bourgeonnement excessif, la cicatrisation va être ralenti en appliquant un dermocorticoïde ou un stylo en nitrate d’argent.
Tout au long de cette cicatrisation, le rasage des berges doit être minutieux pour éviter la pénétration de poils dans la plaie, source d’une potentielle récidive.
La reprise des activités professionnelles dépend de l’activité de chacun mais ne nécessite pas obligatoirement que la cicatrisation soit acquise. La baignade en eau salée ou douce est proscrite pendant la cicatrisation.
- Après traitement laser, les plaies sont de petites tailles et ne nécessite habituellement pas de soins infirmiers post-opératoires.Le patient nettoie lui-même la plaie sous la douche au savon doux puis applique un pansement absorbant. En cas de besoin, si les écoulements sont plus abondants, un infirmier assurera la réfection du pansement. Tout au long de cette cicatrisation, le rasage des berges doit être minutieux pour éviter la pénétration de poils dans la plaie, source d’une potentielle récidive.
Ce traitement autorise un retour plus rapide à une vie « normale » et une reprise plus rapide des activités professionnelles.
Faut-il envisager une épilation définitive après traitement chirurgical ?
L’intérêt de la dépilation laser se pose compte tenu du fait que les poils sont à l’origine de la formation d’un kyste pilonidal.
Aucune recommandation n’est établie actuellement à ce sujet dans la littérature scientifique.
Elle peut être proposée aux patients après prise en charge d’une récidive, sachant qu’elle ne pourra totalement éviter le risque de récidive.